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Des Noms et des Hommes
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17 juin 2010

PIRIAC, héritière de QUIRIACUM ?

LA VILLA du PLADREAU à PIRIAC-SUR-MER

 

Serait-elle cette villa «  aula quiriaca » dont nous parlent les archives.. ?

villa_du_Pladreau_001

A l’occasion de l’aménagement de la zône artisanale du Pladreau à Piriac-sur-mer, une équipe d’archéologues de l’INRAP a mis à jour des vestiges dont les plus anciens datent de 450 à 120 ans avant JC. Une villa gallo- romaine  prit forme entre le premier et quatrième siècle de notre ére, vaste domaine agricole, tourné vers l’élevage, la viticulture et même l’exploitation de la pourpre.

Les « villae » étaient toujours isolées contrairement aux hameaux gaulois qui regroupaient plusieurs fermes. Elles étaient généralement installées prés d’une route et d’un point d’eau, à flanc de coteau , pour permettre au maître de surveiller le domaine.

La villa était utilisée en deux groupes de constructions, la «  pars urbana », habitation avec la maison du maître et la « pars rustica ou agraria » où se dressaient les bâtiments agricoles, forges, remises etc ; Les ouvriers logeaient dans des bâtiments séparés dont la réunion donnera naissance à un village :

celui-ci prendra souvent le nom du domaine..

AULA QUIRIACA , comme nous l’avons écrit précédemment est la forme  la plus ancienne du nom que nous possédons  car elle figure dans un manuscrit du VI e siècle. Aula est la maison, la villa, le domaine et QUIRIACA viendrait du nom de son propriétaire CARIUS -  soit donc « la villa du romain Carius » ce qui aurait pu donner en bon latin «  villa CARII » . Le nom du domaine tiré du suffixe gaulois «  acos », latinisé en « acum »  , comme s’en était l’usage entre le II et le Ive siècle ,   devenant CARIACUM , et QUIRIACUM.

Monsieur Léon Maitre, ancien archiviste du département, a trouvé à Brandu, près de La Turballe, un ancien creuset romain qu'une femme du pays prenait pour le bénitier d'une église disparue. Dans ce creuset, les Romains fabriquent du bronze en alliant l'étain de Piriac au cuivre de la Govelle ou à celui apporté par mer d'Espagne. Une voie romaine desservait ces établissements industriels (elle suivait sensiblement la direction de la route de Guérande à Piriac en passant par Lauvergnac), ainsi que des villas, que de riches gallo-romains avaient construites sur la côte. On a retrouvé à Clis les fondations de "l'Aula Cliva" un palais de Clis et l'Aula Quiriaca situé à la place de Kerjean, d'après Monsieur Maitre.

  Fin du VIe siècle on retrouve la trace d’Aula Quiriaca

 

A cette époque la presqu'île de Guérande se trouvait sous la domination du comte de Vannes, Waroch, qui avait passé la Vilaine vers l'an 570 et occupé tout le pays jusqu'à la Loire (J. Loth, Emigration bretonne, p. 93). Waroch avait même établi sa résidence non loin de Guérande, sans doute dans une ancienne villa gallo-romaine du nom de Aula Quiriaca,  devenu en breton Lesguiriac [Note : La dernière mention dans les textes de Lesguiriac date de 1572 (Arch. Loire-Inférieure B 1472). Les renseignements du document permettent de fixer exactement l'emplacement de ce palais, aux environs du port de Lérat donc non loin de Kerjean !.

Au IXème siècle, l'intrus Gislard (ou Gilard), chassé de Nantes par l'évêque légitime Actard, s'établit en 846 à Guérande au lieu-dit "Aula Quiriaca" .

Et mentionné dans la charte de Louis Le Gros, en faveur de l’évêque Brice en 1123 : L'évêque de Nantes eut en Piriac, sur un promontoire s'avançant en mer, un château appelé Cariacum (Annales de Bretagne, II, 367). 

 

L’abbé LETERTRE, dans son livre  , »Piriac hier et aujourd'hui », parle de la probable occupation de Piriac par les romains. Il nomme  Piriac "Pen Kiriacum" (page 23). Ce qui a donné Pen Kiriac.

« Pen » ayant sans doute été ajoutée puisqu’en effet, Piriac se trouve à la pointe du pays

 

 

 

Il est aisé d’identifier ces anciennes villae par leurs suffixes ACUM qui entre le II et le Ive siècle servit à baptiser bon nombre de villae gallo-romaines.

Nous avons comme exemples, ne serait-ce que dans la Presqu’ile Guerandaise :

 

 

 

Nom actuel        propriétaire      villa de …        nom du domaine

ASSERAC           ATIARIUS          villa  ATIARII    ATIARIACUM

ESCOUBLAC         SCOPILUS          villa SCOPILI     SCOPILACUM

HERBIGNAC         ARBENIUS          villa ARBENII     ARBENIACUM

 

LERAT             LIRUS             villa LERAT       LIRACUM

QUIMIAC           CIMIUS            villa CIMII       CIMIACUM

CLIS              CLIVUS            villa CLIVI       CLIVACUM   

 

 

 

Source : wikipedia, site infobretagne.com. Léon Maître : Riondel , archives de Piriac,  Cahier des recteurs de Piriac-JM Cassagne, M. Korsak.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
B
Bonjour<br /> Concernant 1572 la référence des ADLA est B 1473 et non 1472.<br /> L'on trouve effectivement Lesguiriac cité à plusieurs endroits du "Mynu Adveu et dénombrement de noble homme Nicollas de Trégus..."<br /> "Clos du Mambraut près de Lesguiriac"<br /> "Le chemin qui conduit de Lesguiriac à Lanroué" <br /> Ce qui laisse supposer, en 1572 la propriété de Kerjean était déjà délimitée avec ses 240 journaux ceint de murailles, que Lesguiric pourrait correspondre au territoire des fouilles du Pladreau et non vers Lérat.<br /> Michel Baranger
B
Je suis assez d'accord avec Seoc : certains noms en -AC sont purement celtiques.<br /> <br /> Le problème est que nous ne disposons d'aucune forme de l'époque gauloise permettant de donner avec certitude l'étymologie de ces noms.<br /> <br /> Pour Escoublac, lire mon commentaire ci-dessus.
S
Désolé d'être dur mais l'article fourmille d'imprécisions et d'étymologies dépassées depuis longtemps :( Mais beaucoup sont tombé dans ce piège (moi le premier !), des vieilles théories retrouvent une seconde jeunesse en étant réécrite sur des sites internet. <br /> Aujourd'hui on sait que les noms en "-ac" sont bien celtiques, ces propriétaires si adulés au point de leurs donner le noms du lieux et dont on a paradoxalement trouvé aucune mention nulle part ailleurs est un leurre...<br /> Autrefois, on avait tendance à tout expliquer par le latin, bien pratique<br /> On connait (un peu) mieux la langue gauloise, et l'on peut mieux traduire ce genre de noms en "-ac", même si c'est encore mal aisé.<br /> <br /> le "acon" gaulois est de la même racine que les "-eg" en breton actuel, "keuneud" (fagot) -> keuneudeg = où il y a des fagots.<br /> <br /> J'ai lut des étymologies plus récentes pour Escoublac. Peut être que les autres "commentateurs peuvent développer ! :)<br /> <br /> <br /> Merci
B
Sur le nom de Piriac et la probable paroisse primitive de *Quiriac, Plebs Keriak en 861 dans le Cartulaire de Redon, lire aussi Erwan Vallérie, "Communes bretonnes et paroisses d'Armorique", Ed. Beltan 1986, p. 229. <br /> <br /> A noter que Lérat n'appartient pas aux noms en -AC : noté Lesrat en 1572 (Henri Quilgars, Dictionnaire Topographique), c'est selon toute vraisemblance un nom breton composé du préfixe LEZ, "cour seigneuriale", et du nom d'homme vieux breton RAT, RAD, signifiant "grâce, faveur, récompense". <br /> <br /> Quant à Escoublac, son éventuel rapport avec le nom celtique de la buse ou du milan, *scublos (breton moderne skoul), reste à préciser. Ce mot se retrouve d'ailleurs dans le nom de l'ancien village de Méniscoul en Piriac, noté Maniscoul en 1572, soit *menez skoul, "la montagne du milan".
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