PIRIAC : LA COERE LE BRENN
Il existe une petite crique au castelli, où aboutit « la couère le Brenn » ou Coëre Le Brun, ou encore « Quare du Brenn ».
Le déterminant » LE BRENN » est un patronyme « LE BRUN » , très courant dans la région et bretonnisé.
De même la « quare TERRIEN « porté à Piriac au XVIIe siècle.
Ce terme de « Couére ( Kouer, Kouar) » désigne à Piriac une crevasse profonde dans la falaise de la largeur d’un homme , tell qu’on le voit sur cette ancienne carte postale. Cette crevasse permt la communication entre la falaise et la petite crique où elle aboutit. Il existe un certain nombre de ces crevasses sur la côte et sur l’ile Dumet dont certaines se terminent par une grotte.
Cette crique est hélas défigurée depuis de nombreuses années par la rampe réalisée en gros blocs de pierre pour permettre aux engins de terrassement d'accéder au mur de soutènement éboulé, près du sémaphore. Cette rampe a en fait carrément supprimé la petite crique et la couère a été elle-même comblée.
Les légendes des anciennes cartes postales, faites par des gens qui n’étaient pas du pays, comportent de nombreuses erreurs. Ainsi on peut lire :
« La Coêre Le Bren, La Coëre Le Brun, La Quare du Brenn »
Il existe aussi deux documents de nature identique qui attestent que ce toponyme n’est pas isolé sur la côte piriacaise, par la présence donc d’une « Quare Terrien « et d’une « Quare Espagnole » à l’ ile Dumet.
Coere peut donc aussi avoir le sens de mouillage que l’on déduit de l’équivalence « Quare Espagnole » , « ports des Espagnols ».
La variante « quare » pour « coare » est une déformation, tendance qui se manifeste dans la région depuis fort longemps. De même les mots d’origine française comme « derrière : darrière » – « brouette : berouette » ou empruntés à la langue bretonne comme « goëmon » qui devient « goamon ».
Autre variant plus particulièrement en usage à La Turballe : « coëlle, cohelle » dont Monsieur Gueriff donne la définition suivante : chenal étroit à fond de sable entre deux massifs de rochers dans son petit glossaire du parler populaire.
En dehors de Piriac le mot « coëre » se rencontre dans la toponymie nautique de Bell-Ile et au sud de la Loire dans la région de Bouin. Là le mot « coere « est le nom donné à un petit chenal.
En conclusion les mots « Kouar « de Belle-Ile, « coare, coere » de Piriac, « coëlle » de la Turballe et « couère « de Bouin semblent se rattacher à l’ancien français « couaille, couarde « : extrémité, extrémité d’un étang à sec pandant la saison chaude, du latin « cauda » la queue.
(source : Gildas Buron publié dans les Pen Kiriak 1992)