A Pénestin, le Pondy et le Pontoir
Dans la contribution à la toponymie de Pénestin à laquelle le père Y. Castel et J.-P. Le Bris ont apporté leur contribution il y a quelques années (En traversant les villages de Pénestin, Mairie de Pénestin, s.l.n.d.n.p.), le mot pont est sollicité pour expliquer deux noms de la commune : Le Pondy et Le Pontoir.
Les auteurs expliquent que Pondy vient de « pondic », diminutif du breton « pont », issu, tout comme le français, du latin « pontem », “passage sur l’eau”. Une autre origine est avancée à partir d’une forme restituée « pont-ty », la “maison du pont”. Cette dernière proposition est difficilement soutenable. Et elle l’est d’autant moins que la mémoire collective rapporte que pour accéder au lavoir du Pondy de Pénestin, « les femmes devaient placer en travers du chemin très boueux de gros cailloux formant une sorte de gué qui permettait de franchir sans peine cette zone marécageuse ».
Qui plus est, les formes anciennes du nom plaident dans le sens d’une l’interprétation à partir d’un diminutif en -ig de pont, plutôt que de deux substantifs juxtaposés. Citons ici le Clos du Pondic et du Pré au Pondic relevé en 1602. Ces deux dénominations font écho à la mention du « chemin qui dévalle au Pondic », également cité en 1602. Le nom du Pondy n’est pas isolé sur le territoire entre les estuaires de la Loire et de la Vilaine. En 1841 existait à Saint-Nazaire une habitation du Pont d’Y alors qu’un Pontdi se montrait en Escoublac au 17e siècle.
Le Dictionnaire topographique d’Henri Quilgars enregistre le nom Pont d’Y de Saint-Nazaire sous la forme « Pondic » (H. Quilgars, 1906, p. 218, col. a), mais il s’agit d’une bretonnisation de l’auteur non vérifiée par les textes. En 1775, on relève simplement Pondi. Ce dernier nom se retrouve dans Trébondy, village de la même commune de Saint-Nazaire (H. Quilgars, 1906, p. 275, col. a ), Trebondy en 1775. Il n’est pas certain que l’élément Tré- représente ici le breton trev, “trêve”. Il peut fort bien s’agir d’un avatar du breton treizh, “passage” et plus vraisemblablement encore du latin trans, “au-delà de”, très bien identifié dans la toponymie guérandaise.
Quant au nom Pontoir, il est analysé comme une composition des mots bretons « pont » et « douar » ; ce dernier substantif désignant la “terre”. Le site du Pontoir est caractérisé par deux petits étangs séparés par un chemin. La forme enregistrée en 1640 se rapportant au Pontoir est éclairante sur les éléments en composition et confirme l’interprétation proposée. Le nom est alors associé au pré du Pontouar, à la noë du Pontouar ainsi qu’au pont de Pontouar. Sous réserve d'analyse complémentaire, le lieu-dit Pontoir en La Turballe (H. Quilgars, 1906, p. 220, col. a) a sans doute la même origine.